Horizons d’une plume funambule

Elle regarde ses mains,  assise seule devant sa tasse de thé.  Elle regarde ses mains  qui ont caressé avec tant d’amour  l’être aimé.  Quelles traces garde la peau  sous le pli des jours ?  Elle regarde ses mains  et les souvenirs tout autour.  Elle regarde ses mains  et oublie le tic-tac de l’horloge.  Elle regarde ses mains  et aucun bruit ne la déloge.  Elle regarde ses mains,  assise seule devant sa tasse de thé.  Elle pense à ces autres mains  à jamais posées, croisées.  Seule, elle pleure l’absence d’immortalité  et boit d’un trait le reste du thé.  © Sandra Dulier Retrouvez l'auteur sur son site  www.sandradulier.com

Sur la lune blanche vivait la fée libellule  en robe bleue et poussières de lune.  Chaque  soir, elle s'envolait  pour allumer de nouvelles étoiles.  Elle était un peu artiste,  un peu peintre  et un peu électricien, aussi.  Elle était joyeuse et rieuse,  la fée libellule.  Elle connaissait toutes les planètes  et tous les soleils. L'enfant en pyjama rouge avait  un cahier aux lignes bleues.  Il écrivait ses rêves, ses histoires,  son métier de plus tard.  Un jour,  inventeur.   Un autre jour,  pompier.  Un autre jour encore,  explorateur. Chaque soir,  alors qu'il était endormi,  la fée bleue passait par la fenêtre  de l'enfant en pyjama rouge.   Elle venait doucement lire  les rêves entre les lignes  et elle les emportait avec elle pour allumer de nouvelles étoiles.       Sur la lune blanche vivait la fée libellule  en robe bleue et poussières de lune.